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21/08/2023

AVA se mobilise en faveur de la connaissance

La semaine dernière, nous avons eu le plaisir d’assister au Canine Science Forum à Budapest, l’un des plus grands congrès scientifiques dédiés au chien.

Plusieurs membres de notre équipe étaient présents :

– Thierry Bedossa, notre Président.

– Maud Lafon, notre Secrétaire générale, vétérinaire et journaliste.

– Elisa Gorins, notre Directrice Générale.

– Lisa Lapierre, notre chargée de communication.

– Séverine Belkhir, éthologiste, ex responsable scientifique au refuge AVA et intervenante au refuge AVA en tant qu’éthologiste et Chargée de projet de médiation par l’animal.

– Audrey Besegher, éthologue, et future doctorante (on lui souhaite !) salariée d’AVA dans le cadre d’une thèse CIFRE.

Si nous avons mobilisé autant de membres de notre équipe pour assister à cet événement, c’est parce que le soutien à la recherche scientifique éthique représente l’une de nos actions.

AVA, ce n’est pas seulement 2 refuges ; ce sont aussi des actions ‘au-delà des murs’ : la promotion et le partage des savoirs en font partie.

Convaincue que ‘pour protéger les animaux, il faut d’abord les comprendre, et donc mieux les connaître’, AVA est la seule association de protection animale qui finance des projets scientifiques éthiques en faveur de la connaissance.

Assister au Canine Science Forum, comme à de nombreux autres congrès scientifiques chaque année, nous permet de mettre à jour nos connaissances au regard des avancées de la science.

Avec le Vivant, il faut toujours rester humbles et ne jamais cesser d’apprendre : c’est en portant un regard critique sur nos pratiques et sur notre relation à l’animal, en remettant constamment en question nos usages et en nous demandant toujours comment faire plus et comment faire mieux, que nous pouvons viser l’excellence.

Un grand bravo à l’équipe organisatrice du CSF et à tous ses prestigieux intervenants ! A AVA, nous espérons avoir l’opportunité d’organiser un jour en France un congrès scientifique aussi riche et passionnant.

Le point de vue de Thierry Bedossa :

Je suis très heureux d’avoir emmené l’équipe AVA au CSF. J’ai été particulièrement intéressé par une étude révolutionnaire sur les chiens libres. Moi-même, il y a plus de 30 ans, j’ai été marqué par mes expériences avec les chiens libres dans des pays à faible niveau de revenus. Ces expériences ne cessent de m’inspirer dans mon quotidien de vétérinaire et comportementaliste praticien, mais aussi en tant que fondateur et président d’AVA. Aujourd’hui, il y a des chercheurs qui communiquent là-dessus !

On comprend que nous, humains, sommes en relation très différemment avec les chiens et les chats selon qu’on vive en occident ou pas. J’y vois énormément de respectives de recherches et de découvertes.

Il y avait aussi beaucoup de technologie dans les études présentées au CSF.Tout cela est très intéressant et va toujours dans le même objectif : pour essayer de mieux aider et protéger les animaux, il faut d’abord et avant tout mieux les connaître pour mieux les comprendre, c’est ça qui est au cœur de l’ADN d’AVA.

Le point de vue de Lisa Lapierre, chargée de communication à AVA :

Que fait une chargée de communication à un congrès scientifique ? C’est une question que je me suis posée avant de passer les portes de la salle de conférence de l’Université de Budapest. L’association AVA m’a donné la chance de participer à cet événement scientifique passionnant qui s’est avéré être une véritable mine d’informations sur un animal que l’on croit tous bien connaître : le chien.

Mais on est loin de l’événement organisé par des scientifiques pour des scientifiques. Le congrès a réuni des chercheurs, des vétérinaires, des éthologues, des comportementalistes et de nombreux autres professionnels passionnés par l’étude du comportement et de l’intelligence des chiens, dont une partie de l’équipe AVA, fervents défenseurs de la cause animale. Pendant toute cette semaine, j’ai été immergée dans un monde de connaissances approfondies de l’univers canin.

J’ai appris comment les chiens peuvent résoudre des problèmes complexes, utiliser leur mémoire sur le long terme, et même montrer des compétences sociales dans leurs interactions avec les humains et d’autres animaux. Ma conférence préférée ? “What do dogs understand about humans?”, autrement dit une étude sur la cognition canine, qui montrait la façon dont ils distinguent nos expressions faciales, nous copient et nous suivent, adoptent notre point de vue et parviennent à déduire et même à anticiper ce que nous allons faire ensuite. Saviez-vous qu’un chien est capable de reconnaître un humain grâce à une simple photo, même si l’humain porte une cagoule ? Incroyable, mais vrai !Le Canine Science Forum a été une expérience incroyablement enrichissante. Cela nous permet de mieux connaître et de mieux comprendre celui que l’on nomme aussi le meilleur ami de l’Homme. Je tiens à remercier tous les scientifiques dévoués qui ont partagé leurs connaissances et leur passion lors de ce congrès. Leurs travaux de recherche ouvrent de nouvelles perspectives sur l’intelligence et le comportement des chiens, et nous rappellent à quel point il est primordial de continuer à soutenir la science éthique pour faire progresser notre compréhension des animaux et, plus généralement, du monde qui nous entoure. Cette semaine illustre donc parfaitement une des valeurs les plus importantes d’AVA : pour protéger, il faut comprendre.

Le point de vue d’Elisa Gorins, Directrice générale d’AVA :

Après le Canine Science Conference dans l’Etat de New York en octobre dernier, j’ai eu l’honneur d’assister à mon 2ème congrès scientifique cette semaine : le Canine Science Forum, à Budapest en Hongrie.

Un congrès scientifique très exigeant sur le chien, où la diversité et la complexité des études présentées me poussent à m’interroger sur le rôle que joue la science au sein de la société, et, en l’occurrence, sur son influence dans notre rapport aux chiens.

C’est assez étonnant, finalement, comme les neurosciences, l’éthologie, la biologie, nourrissent non pas uniquement en tant que sciences « dures », mais conduisent aussi à un chemin philosophique. Car je ressors de ce congrès pleine de questionnements : la science est-elle synonyme de vérité ? La recherche fondamentale est-elle une nécessité ? La connaissance scientifique peut-elle révolutionner notre rapport au vivant ? La science a-t-elle le pouvoir de faire évoluer la société ?

« Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien, tandis que les autres croient savoir ce qu’ils ne savent pas », a dit Socrate, et il avait bien raison. Ce que nous enseigne la science, ce ne sont pas des vérités, mais c’est l’humilité de reconnaître qu’on ne sait rien.

A méditer ?

Le point de vue d’Audrey Besegher, éthologue :Le 8ème Canine Science Forum était très enrichissant, que ce soit d’un point de vue personnel ou professionnel, de par son large contenu scientifique. Cela a permis le rassemblement de collègues scientifiques de différents milieux, offrant un aspect pluridisciplinaire au congrès. Il m’a permis de découvrir de nouvelles perspectives et façons de travailler, très inspirantes pour de futurs projets. Ce type de rassemblement est essentiel pour faire avancer la science.

Le point de vue de Séverine Belkhir, éthologiste, ex responsable scientifique au refuge AVA et intervenante au refuge AVA en tant qu’éthologiste et Chargée de projet de médiation par l’animal :

Je suis ravie que l’équipe d’AVA m’ait permis de me joindre à eux pour le CSF à Budapest. J’étais heureuse de retrouver cette ville et cette université, au sein de laquelle j’ai effectué mon stage de Master 2 Recherche en éthologie en 2009.

Je suis toujours fascinée par les capacités cognitives et d’adaptation exceptionnelles du chien , que les chercheurs en éthologie explorent au quotidien. Malheureusement, les conditions d’hébergement de beaucoup de chiens dits « de compagnie », ne leur permettent pas de solliciter ces capacités et conduisent à l’expression de nombreux comportements dits « gênants ». Il reste encore beaucoup à faire pour que la recherche fondamentale et appliquée reçoivent un écho sur le « terrain ».

Les recherches de l’équipe de Calcutta sur les chiens libres sont également passionnantes. Ils ont su réfléchir une méthodologie remarquable pour étudier in-situ (c’est-à-dire dans leur environnement de vie) les chiens libres. Ils ont pu mettre en évidence ce que les chiens commensaux comprennent de la communication des humains qui les entourent, leurs capacités d’évaluation de la densité humaine pour prendre la décision de se rapprocher ou non, leur capacité à évaluer ce qu’ils mangent des restes humains. C’est fascinant !

On avance également de plus en plus dans la compréhension des processus neurologiques, comment les chiens traitent les informations de leur environnement et notamment les informations olfactives. Et ce, avec des dispositifs non douloureux pour l’animal. Je suis convaincue que notre compréhension de qui ils sont sera révolutionnées par ces études en cours.Enfin, quelque peu déçue de voir qu’il y a trop peu d’études sur la vie sociale des chiens, il s’agit pourtant d’un besoin fondamental pour cette espèce sociale. Cependant, les rares études qui s’intéressent à cet aspect, considèrent maintenant des signaux de communication plus fins et cela est plutôt encourageant.

Le point de vue de Maud Lafon, secrétaire générale d’AVA :

Espèce plurielle qui peut se vanter de présenter la plus grande diversité morphologique au monde, le chien est d’autant plus fascinant que cette variabilité phénotypique phénoménale se retrouve aussi au niveau de son comportement et de son caractère. Du chien libre au chien de canapé en passant par le chien de travail ou de sport, le panel d’activités et de modes de vie à sa portée en est d’autant plus large. Cette richesse contribue à faire du chien un sujet d’étude prisé et le nombre de communications présentées au CSF en témoigne.

Ethologie, génétique, médecine… les conférences ont donné la parole à des chercheurs du monde entier. Quels sont les facteurs susceptibles d’améliorer les capacités d’apprentissage ou de résilience des chiens ; quel est l’impact des phénomènes de mode canine sur le bien-être des individus ; quelle est la fonction du jeu dans l’espèce canine, plus ambiguë qu’il n’y paraît ; comment décrypter les émotions chez le chien… : ce congrès nous donne des clés pour mieux appréhender l’individu complexe qu’est le chien.

S’il est centré et titré sur cette espèce, le CSF a aussi parlé du chat, en comparant notamment les interactions des deux espèces avec l’Homme.

Les communications sur les capacités cognitives et mémorielles du chien nous ont montré que des chiens HPI, ça existe aussi et le Genius Dog Challenge se fait fort de les dépister.

Les études sur les chiens libres apportent un éclairage instructif et des conseils applicables aux chiens de compagnie et notamment à ceux hébergés en collectivités. Nous repartons donc de ce congrès avec des informations directement utilisables sur le terrain, au sein du refuge AVA, pour enrichir l’environnement des pensionnaires du refuge et mieux appréhender leurs problématiques individuelles. Certaines présentations nous ont ainsi montré comment apprendre à « lire » les émotions des chiens à travers leurs expressions faciales et leur attitude générale, une aide qui peut s’avérer précieuse pour la vie au quotidien dans un refuge.

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